(Attention, uniquement « photos moches » de l’automne comme on dit du pull moche de Noël…)
Elle approche, elle revient, elle se prépare, la Foire aux Huîtres de Dunkerque !
L’année dernière, pour les raisons que vous savez, il a fallu faire l’impasse sur cet événement qui rythme notre année ostréicole habituellement. Chez nous c’est « Dunkerque » comme on dit, qui lance vraiment notre saison, c’est là qu’on entre « dans le dur » et qu’on n’arrête plus de courir. Elle est la ligne de départ d’une période intense, cruciale, pour l’entreprise, autant dire pour pas mal d’individus, de notre équipage, à notre famille bretonne et celle de Dunkerque.
Car, on peut le dire, le breton et le ch’ti ont des points communs, dont la mer n’est pas le moindre.
La Bouée Bleue, association charismatique qui oeuvre pour les gens de mer, a une légitimité dans nos coeurs, une très grande famille dont on suit la vie en pointillés, d’une année à l’autre, d’une foire à une autre.
J’ai eu envie de remonter quelques années en arrière, sur les photos « Off » de la foire, celles qui sont prises avec le téléphone, les photos souvenirs qui n’ont aucune volonté artistique, juste celle de marquer l’instant, parce qu’il est bon, parce qu’il signifie quelque chose et parce que la photo est comme une mention manuscrite dans le calendrier de nos vies, qui nous rappelle parfois que nous avons vécu cet instant là, nous arrachant un sourire, faisant suspendre notre inspiration, pour arrêter le temps.

D’abord, il y avait le chapiteau. Cette immense toile dressée contre le ciel, entre le parking de la citadelle et le canal du Bourbourg, qui respirait avec le vent, nous faisant craindre parfois une fermeture anticipée de la foire, quand les membres de la Bouée Bleue en arrivaient à se suspendre par les bras aux haubans, par reflexe de garder un toit sur la tête ! Cette tente gigantesque abritait plus de 1000 personnes assises, ou à danser, devant leur assiette d’huîtres ouvertes, pour un moment festif, tout aussi marquant que le carnaval. Ou presque, parce que bretonne que je suis, le carnaval me paraît être inimitable et marathonien !

Ensuite il y a les huîtres, sans lesquelles rien ne serait. Une semi-remorque frigorifique, et un nombre de cailloux à faire frémir celui qui visualise le nombre d’huîtres à ouvrir. Des huîtres venues de la Ria d’Etel, de deux entreprises, la nôtre et celle de Philippe Le Floch, des huîtres mises en bourriches l’avant-veille de la foire (il faut compter un bon nombre d’heures de transport), autant dire des huîtres très fraîches qui auront toutes les qualités gustatives et nutritionnelles pour se préparer à l’automne.
Pour être capables d’ouvrir tous ces bivalves, il faut des mains, des bras, la résistance à la position debout, la possibilité de se dandiner au rythme de l’orchestre, les pauses, courtes, pour se restaurer entre deux services, le petit grain de folie qui fait revenir tous les ans les mêmes écaillers, tout juste s’ils ne posent pas de vacances pour être là, il faut également le soutien de tous les membres de la Bouée Bleue, mobilisés plus que jamais pour récolter les fonds qui seront reversés à de bonnes causes.
L’équipage est mixte : Breton et Dunkerquois. Beaucoup viennent aussi du canot de sauvetage. En effet, la SNSM est un partenaire incontournable de la foire aux huîtres, ressource d’écaillers et de bonne humeur. Nous avons souvent l’honneur de faire une balade sur le Jean Bart II avec Manu à la barre (je t’ai vu dans une série Manu ! « L’absente »), pour aller admirer la sirène. Des moments euphorisants de plein air, qui font un bien fou après les 3 jours dingues d’ouverture de cailloux.
J’ai aussi une petite collection de plats que nous mangeons lors de nos pauses, voyage « gastronomique » parfois surprenant…Mention spéciale à Nicole et Pierre-Yves qui nous ont concocté un plat de Louisianne où vit leur fille ! J’ai mangé le nom de ce plat, c’est le moins qu’on puisse dire ! Etait-ce un Jambalaya ?
On ne meurt jamais de faim à Dunkerque !
L’autre jour, j’ai réservé le fourgon qui va nous permettre de précéder l’arrivée des huîtres dans la cité corsaire. Et l’hôtel. Nous réservons toujours « Aux gens de Mer », c’est une tradition ! Nous connaissons tout le monde ou presque, et nous pouvons aller prendre le petit déjeuner en chaussettes, comme à la maison. Ils nous attendent, ils nous l’ont dit.
Jeudi prochain, nous prenons la route pour passer 3 jours avec nos amis, au Kursaal, puisque c’est là-bas que se passent les choses maintenant, en toute sécurité, dans une salle immense avec, cette fois, 1600 places assises, et sans courants d’air ! L’orchestre va déménager nos tympans, dégourdir nos jambes, et donner patience à la file d’attente !

J’ai hâte !