…Où comment trouver un interminable titre!
Bien que ce soir, peu d’éléments météorologiques me rapprochent de l’idée du printemps, il se trouve pourtant que nous y sommes, en plein, et c’est le naissain qui nous l’a dit!
En effet, notre fournisseur officiel d’huîtres de captage naturel (les huîtres naissent en mer, libres et égales en droit…) nous a téléphoné avant la « maline » où les conditions de coefficient allaient permettre de « lever » les collecteurs.

Je parle une langue étrangère et je fais exprès. Il est parfois nécessaire de plonger dans un vocabulaire spécifique pour aider à comprendre comment les choses se font, tous les mots ont leur importance.
La « maline » c’est la marée, en Charentes, de fort coefficient. Ce temps où il est permis d’aller en mer, s’approcher des tables où sont posés les collecteurs. Laurence m’a transmis des photos, à ma demande, car nous n’utilisons plus nos parcs de captage, et nous confions cette tache à Franck depuis plus de 20 ans.

Je n’ai jamais fait de marée de ce type. J’ai aidé à poser des tubes, une saison où il nous avait pris d’en mettre, j’en avais parlé ici, mais notre région n’est pas une zone de captage fiable pour les huîtres creuses, à cause des trop fortes variations de températures.

En revanche, en Charentes, c’est zone de captage à bloc. À vrai dire, chaque zone a son utilité, puisque quasiment toutes les huîtres « remontent » en Bretagne ou Normandie pour y passer la plus grande partie de leur vie en « grossissement » car inversement, au sud de la Loire, il est difficile de faire grandir les huîtres…
C’est pourquoi en Ria d’Etel il y a beaucoup de Charentais ou Arcachonnais qui s’installent.
Bref.
Quand Franck a levé le naissain, il le détroque, ou le décolle de son support. À ce stade, nous sommes sur la route, avec le fourgon, pour le rejoindre à sa « cabane » où nous allons charger les précieuses petites huîtres, dont la taille s’étalonne entre l’ongle de mon petit doigt et la longueur d’une phalange.


Au chantier (en Bretagne on dit chantier pour le cabane de Charentes), les poches à petites mailles ont été triées et mises de côté et seront prêtes à recevoir le naissain, qui sera mis en poche le lendemain matin très tôt.


Le but est que les huîtres ne passent pas plus d’un battement de marée hors de l’eau, ainsi elles ne souffriront pas et continueront leur développement, presque boostées par le changement d’eau. La compatibilité entre cette zone charentaise et nos eaux de la Ria est depuis longtemps constatée.

Les jours de naissain ne sont pas nombreux. Deux. Deux journées dans l’année pour mettre en place un nombre incalculable de petites huîtres. Autant dire qu’il ne faut pas se louper.
D’ailleurs, tout le monde le sait dans la famille et tous les bras se rendent disponibles dès potron-minet pour mettre en poche les cailloux précieux. Avant la marée de la mi-journée, les poches sont prêtes, mises sur le chaland et on se dépêche de mettre les cuissardes, voire la cotte, pour avoir le temps de toutes les poser. C’est un contre-la-montre pour le bien-être des petites bêtes.
Celui qui a la malchance de nous rendre visite l’un de ces deux jours là risque d’être vite expédié, poliment si possible, mais vraiment nous ne sommes pas disponibles, c’est trop important.
C’est pourtant ce qui s’est passé, (la visite d’un ami)…car entre les deux jours de naissain il s’est passé une semaine, et un événement qui pour moi a eu son importance, le Printemps des Artistes de la commune, qui a regroupé plus de 80 artistes, professionnels et amateurs, et on en a vu passer du monde! Je remercie grandement ceux qui ont fait le trajet pour venir voir les photos que j’exposais, aux côtés des sculpture en métal d’Hélène, qui en ont ébahi plus d’un! et à l’ami venu voir les photos après l’expo, je présente mes excuses… (et en plus il a choisi une série que j’aime particulièrement ‘Rêve »)
Si tu veux voir ce qui s’est présenté ce jour là en photos, j’ai créé un site juste exprès : http://www.photostifenn.com

Ceci étant dit, il me reste à vous dire l’autre chose la plus importante et attendue depuis un moment :
Le Cahier des charges ostréicole de Nature et Progrès a fini d’être vu, revu et re revu, et est enfin validé! À vrai dire nous avons fait partie des premiers » enquêtés » (la mention est participative, sur enquête faite par un professionnel du métier, quelques consommateurs volontaires et engagés, un membre de l’association).
Je ne « divulgâcherai » pas le résultat de cette enquête car j’attends le récépissé de la Fédération… Et comme ils sont débordés…
Mais bon, tu te doutes peut-être du résultat?

Ceci est une photo d’un village remarquable en Auvergne : Montpeyroux.
Pourquoi l’Auvergne? Parce que nous y avons fait un saut, le jour de mai où il a neigé, pour participer à une conférence/débat à la foire bio Pollen; Dimanche 5 mai, le film « L’huitre triploïde, authentiquement artificielle » a été diffusé et nous avons causé à ce sujet face à une audience stupéfaite et très intéressée de ce sujet.
Je ne conseillerai jamais assez de partager ce film, édifiant, qui me scotche à chaque fois que je le vois, tant par ce que j’y entend que par les images, magnifiques.
Voilà.
J’ai rédigé ce billet à cheval sur plusieurs semaines, à califourchon sur plusieurs projets d’écriture et de photos, j’espère que ma monture courageuse va tenir bon, parce que vu la connexion de canasson malingre que nous avons ici, je dois aller en « ville » pour écrire.
Tcho.
Quel joli cadeau que cette parution ! A vrai dire j’étais dans une forme d’attente…, et donc de frustration…
Mais là, que d’heureuses nouvelles… ! Et elles tombent le jour de ma fête en plus ! Gâté le bonhomme !
L’arrivée des petites… (d’ailleurs y a t-il un nom pour les petites huîtres?), les photos splendides… Tiens, à propos de photos, j’ai suivi le lien proposé et là, je tombe sur La Vieille (avec des majuscules) entourée d’un arc en ciel de fleurs…
Pour être né et avoir grandi en face, je l’ai bien plus souvent vue ruisselante de vagues brisées, enveloppée dans une parure d’embruns et couronnée d’un diadème d’écume… Mais les fleurs, ça lui va bien aussi à La Vieille, c’est joyeux, c’est frais, c’est printanier !
Et maintenant il n’y a plus qu’à attendre la belle nouvelle du label… ! (bon c’est facile…).
Et d’ailleurs, vous aussi vous êtes labellisés N & P ? Ce serait mérité, non ?
Pascal
Merci Pascal! Toi, au moins, tu n’exagères jamais 🙂
Nous sommes, sur le dernier N&P d’avril.., enfin, un texte qui cause de Jean-Noël 😉
A bientôt!