Label or not label, oh, la belle huître!

A Dunkerque cette année, on a eu les Quatre Saisons

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Commencer cet article alors que j’ai mal aux yeux d’avoir lu et tenté de tout comprendre du journal officiel de l’Union européenne, ne va pas être simple.

Au départ, il était une fois, on a voulu se renseigner sur le label AB (Agriculture Biologique).

Tu vois bien qu’on est tendance, on essaie de suivre la mode, puisque tout le monde fait du AB pourquoi pas nous?

En théorie, on a pas grand chose à faire de plus. En lisant un peu les textes, on pourrait faire moins, même.

On s’imagine comme toi et moi, avec ta conscience. En situation d’aller faire ses petites courses, ou bien les grandes, celles des familles nombreuses.

Tu as le choix du marché.

On va extrapoler et dire que c’est possible le samedi ou le dimanche, si tu es en activité, ou bien une fois par semaine dans ton AMAP, ou ton producteur préféré.

Avant la foule, le calme et les lumières qui brillent.

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Si tu es réaliste, tu n’as pas le temps matériel de faire plus de deux fois la semaine, des courses alimentaires.

Si, en plus, tes fournisseurs sont éparpillés, avec un peu de chance dans la même commune, mais on sait bien que souvent ça n’est pas le cas, tu vas te diriger vers une épicerie bio, au mieux, au grand super marché, au pire.

Moi, je vais au supermarché, je t’avoue, j’ai 4 enfants, un job un peu chronophage, et franchement, quand j’ai le temps de faire le marché c’est en vacances, même s’il m’arrive d’aller chercher un panier de légumes et d’autres bonnes choses chez mon maraîcher pas trop loin, parfois, quand je n’ai pas raté le jour ou l’heure.

Alors, comme je suis une mère de famille aimante, qui culpabilise de ne pas passer deux heures par jour à mitonner, je rentabilise mes choix.

Enfin j’essaie.

Ma bonne conscience, elle passe par le label AB ou autre IGP AOC etc… Les trois ensemble pourquoi pas.

Le choix n’est pas simple, entre une bonne huître et une bonne huître.

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Bon, ok, j’ai l’oeil qui frise quand j’embarque les bananes du Brésil, et l’ananas du Costa Rica. Genre, ouais mais le coût carbone quand même…

Mère aimante mais pas parfaite.

Ce matin, je suis allée faire le plein, et bing pour le coût des céréales. Parce que les enfants adorent les céréales, et que je ne sais pas si je suis assez réveillée le matin pour beurrer leurs mille tartines. Et que, on dit à la télé que les céréales pas bio, c’est pas bien.

Il ne faut pas croire tout ce qu’on dit à la télé, mais je suis particulièrement influençable quand il s’agit de nourriture, ce qui fait grandir, tenir debout, et au fond, prévient des maladies.

Exit les céréales pas bio. Ça tombe bien pour le budget que j’arrête de fumer.

Bref, tout ça pour dire, qu’on se dit qu’un petit label AB sur nos huîtres, ça ferait joli.

Ça donnerait bonne conscience à celui qui hésite entre deux maux.

Ça évite même de réfléchir, puisqu’on a réfléchi pour toi.

Sauf que.

J’ai un gros défaut.

Je suis incapable de donner mon avis sur un sujet dont je ne connais pas les tenants et aboutissants. D’où ce blog d’ailleurs tiens. Fallait d’abord que j’essaie d’être ostréicultrice avant d’en parler.

Alors j’ai cherché sur le net, demandé au Comité Régional de la Conchyliculture quoiquestce, et j’en ai une conclusion toute réfléchie :

Le label AB pour les huîtres, c’est le bazar.

Et le bazar c’est Dunkerque et sans bazar, ce serait triste. Dunkerque n’est pas triste.

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On a pas le droit de ça, mais un peu quand même, et on doit faire ça, mais dans un cas exceptionnel, on peut ne pas… etc… etc…

Je n’arrive pas à avoir de chiffre exact, par exemple, combien de poches à l’hectare?

On est très largement en dessous de la préconisation du schéma des structures, mais j’eusse aimé lire quelque chose en ce sens dans le JO.

Et puis, il y a cette petite phrase qui me dérange :

« Dans le cas de l’huître creuse, crassostrea gigas, la préférence est accordée aux stocks élevés de façon sélective afin de réduire la reproduction dans la nature ». C’est à dire, puisqu’il y a sélection, qu’on parle des huîtres fabriquées et nées en écloseries!

Oups.

et ceux qui nous accompagnent, courageux! Il en manque trois. Devine.

Alors voilà, en attendant que ça change, si ça change, nous n’aurons pas le label AB sur nos paniers.

Comment pourrait-on, en effet, préférer se fournir en huître d’écloseries quand on est nous?

Pour que tu t’amuses à ton tour, cher lecteur, je te mets le lien vers mes sources :

ICI (page 9) et puis LA ou encore PAR LA

Ceci dit, pour ne pas que tu penses que nous ne sommes affiliés à rien, nos valeurs s’affichent dans deux réseaux qui nous tiennent à coeur.

Ostréiculteurs Traditionnels et Slow Food.

Les « OT » comme on dit, sont 90, c’est peu. Néanmoins, ils permettent de se poser les bonnes questions et oeuvrent au sénat par exemple, avec Joël Labbé pour la mise en place d’un étiquetage des huîtres et différencier celles d’écloseries de celles nées en mer. Juste pour informer le consommateur.

Slow Food, c’est mondial, mais encore peu connu en France. Nous avons la chance d’être allés deux fois au salon de Terra madre, même si nous n’avons pu le faire cette année. Faire partie de l’Arche du goût et entrer dans le projet de l’Alliance des chefs, c’est croire que l’espèce humaine n’a pas tout perdu de son bon sens, et finira par marcher sur ses deux pieds.

Nous, on va courir maintenant, la saison est bien commencée et nous nous préparons pour la Belgique en fin de semaine, Nieuwpoort où nous devenons des Oesterbeurs!!

A bientôt !

Rendez vous à Nieuwpoort à partir de vendredi 21 sous la criée!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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