(Faire du tourisme aussi)
Il se passe des choses dans le monde ostréicole.
Dois-je donner un état général du marché ostréicole? vite fait alors :
Un marché de production qui chute, une demande qui baisse (ceci pouvant expliquer cela), une information qui parvient par bribes au consommateur de plus en plus acteur… Une perte de confiance envers les producteurs, car la transparence met du temps à se mettre en place, qui se traduit par un doute, un doute qui fait reculer l’amateur d’huîtres qui préfère s’abstenir plutôt que de se tromper…
Cette situation nous fait remettre en cause le fonctionnement de l’entreprise et notre volonté de mettre plus d’huîtres en paniers (plutôt que de les vendre à des courtiers) s’en trouve renforcée. Dès que possible, ici même, nous essaierons de mettre en place une vente en ligne de nos huîtres, l’obstacle majeur étant le coût du transport!
Des reportages passent en boucle, où l’on entend des choses qui pour moi, sont ahurissantes : ainsi, le virus serait transmis par l’huître naturelle, née en mer, aux huîtres triploïdes, qui elles, sont exemptes de virus à l’origine!
Je m’en suis retournée d ‘effroi!
Bien sûr ce virus, présent depuis longtemps en mer, est présent sur l’huître naturelle, qui elle, résiste, l’huître rustique, au patrimoine génétique encore riche, menacée par la triploïde, huître à croissance rapide et aux caractères génétiques appauvris, qui se trouve bien dépourvue quand on la place en pleine mer… Choc bien trop puissant pour cette pauvre petite huître de laboratoire, créée à partir de sélection d’huîtres « anormales », la tétraploïde, qui dans la nature ne survivait pas, sélection naturelle oblige (tu sais, la loi du plus fort?).
Ainsi, on voudrait nous faire croire que l’avenir de l’huître passe par celle ci, celle qu’on appelle nous familièrement « la triplo », celle qui se veut conforme, uniforme, égale en toute saison, puisqu’on la nomme joliment huître des quatre saisons.
Sauf que voilà, de petits soucis commencent à se faire savoir : la triplo, soi disant stérile, se reproduit jusqu’à 50% (derniers chiffres fournis par un laboratoire indépendant de Caen)!
Que va t-il rester de la « vraie » huître, celle qui naît en mer, forme sa coquille tranquillement sur son rocher, avant d’être patiemment cueillie par un pêcheur certifié, élevée ensuite avec amour sur des parcs où l’on surveille sa croissance, où on la laisse se reproduire en été sans la déranger?
Toi, consommateur, amateur, acteur, si tu as le choix entre une huître de laboratoire, nourrie aux antibiotiques dès ses premiers jours, qui devient adulte en deux ans, et une huître de pleine mer, à la coquille plus dure, à la chair aussi ferme, qui pousse en trois ou quatre ans et se gorge des nutriments et du plancton que la nature lui fournit, que choisis tu?
Mazette, te voilà bien embêté, car après tout, sur l’étal du marché, tu ne sais pas ce que tu as sous les yeux!
Rien ne t’informe de l’origine de l’huître.
Tu as juste la certitude du lieu où elle a passé ses derniers quinze jours avant d’être emballée.
Oui, tu ne savais pas? Certaines « Marennes Oléron » (je n’ose pas te dire le pourcentage) sont élevées en Bretagne et en Normandie, les trois quart de leur vie.
Cela s’explique, je ne jette pas la pierre à tout le monde : il y a des zones propices au captage et d’autres à la croissance.
Et puis grâce à l’aide d’une certaine logique économique, le producteur fait ses choix.
Une association à laquelle nous adhérons, Ostréiculteurs Traditionnels (70 adhérents sur les plus de 3000 unités commerciales…), met en place depuis des années une volonté de transparence, qui peut-être un jour, grâce à l’appui de certains hommes ou femmes politiques informés et consciencieux, sera un fait.
Ainsi donc, mercredi dernier, nous étions au Sénat.
Si. L’ostréiculteur voyage pendant que son huître se renforce sur les parcs.
C’est Joël Labbé, d’EELV, sénateur dans le Morbihan qui a pris à coeur de soutenir le projet de l’association : étiqueter les huîtres, à savoir, différencier sur la bourriche, la provenance des huîtres, d’écloseries ou nées en mer. On ne parle pas encore de triploïdes, mais sait on jamais?
Ainsi, nous avons assisté à une conférence de presse (enfin, j’ai assisté, Jean Noël a participé) avec Joël Labbé, Benoît Le Joubioux, président d’OT, Julian Pondaven, directeur de Cohérence, Christian De Longcamp, ostréiculteur de Normandie, Angelika Herman ostréicultrice de la Teste de Buch, et Yvonnig Jegat d’Arradon. Dans l’assistance il y avait également Yannick Stéphan, le chargé d’affaires juridiques et du coup scientifiques (j’ai appris des trucs)(que j’ai oubliés en partie), Alain Molen de la Teste également, et Patrice Gazo tout pareil. Y’avait de l’accent au Sénat!
Joël Labbé a présenté le sujet qu’il connaît bien. Je suis d’ailleurs impressionnée de la capacité de certains à gérer des sujets extrêmement différents dans la même journée sans perdre le nord.
Benoît a parlé de l’association et de son objet : la mise en valeur des huîtres nées en mer.
Chacun a ensuite abordé un domaine différent, en recentrant sur la nécessité d’un étiquetage clair pour le consommateur qui doit savoir ce qu’il mange !
Un colloque est prévu au Sénat à la mi-juin, une table ronde où tous auront la parole, les partisans comme les détracteurs, pour avancer.
Il y a déjà un étiquetage obligatoire entre le poisson d’élevage et le poisson sauvage, c’est le même objectif que poursuit Ostréiculteurs Traditionnels.
Les questions se sont faites nombreuses parmi les journalistes, dont certains paraissaient effarés de l’ampleur du problème.
Catherine Flohic aussi était là, éditrice, directrice, rédactrice de la maison Argol, ce qui permet d’annoncer d’ailleurs bientôt la sortie de son livre qu’elle consacre aux huîtres, sans langue de bois, abordé par toutes les parties, ce qui promet d’être intéressant!
A part ça, on ne pouvait pas aller à paris sans rencontrer Poiscaille, qui nous a proposé une dégustation dans une rue du 10eme, et un bar « La petite chaufferie ». Moment de rencontres et de discussions passionnantes, c’est toujours le cas quand le producteur et le consommateur peuvent échanger!
Mes articles me paraissent toujours trop longs et pourtant je résume le plus possible…
N’hésitez pas à nous faire part de vos réactions!
Mais non c est pas trop long c est la vérité , il faut l expliquer et chaque info supplémentaires est un avancement pour cette évidence qui ne tarde à venir , voilà ce qui arrive lorsque l état est juge et parti allez à demain jean no
Merci Anne Gildas. Jean Noël non plus ne trouve pas trop long mais c’est parce qu’on sait de quoi on parle et on est agacés ! Bises à ce soir.
Bravo pour votre site. Ou trouve t-on la liste des Ostréiculteurs Traditionnels ?
Merci
Sur le site des ostréiculteurs traditionnels, en fouillant bien! Pas sure que cette liste soit à jour!
Bonjour et félicitations ! Est-ce qu’on trouve vos huîtres à Paris ? J’espère …
Bonjour
Et merci!
Via Poiscaille.fr
j’ai 46 ans, j’ai toujours adoré déguster les huitres mais depuis 2 ans je tombe régulièrement sur des huitres avec des vers rouge/orange à l’intérieurs cela est très dégoutant. J’ai essayé de savoir pourquoi il avait des vers dans les huitres et à chaque fois, où la réponse est de nier la vérité où de me la relativiser. Alors malgré que j’aime beaucoup les huitres, j’ai décidé de ne plus en manger et d’informer mon entourage de mon amère expérience culinaire. dommage
Philippe
Bonjour
Il arrive rarement qu’il y ait des vers. Cela peut être dû à une huître qui serait restée ouverte et qui de fatigue, n’aurait pas éjecté l’intrus. Je n’en ai personnellement, jamais trouvé dans l’huître. A l’extérieur oui,parfois, mais pas dedans.