L’ironie du sort a voulu qu’hier je m’attaque à la carte de voeux que je voulais réaliser pour vous, pour toi, pour tous ceux qui travaillent avec nous.
J’avais juste préparé la photo, il ne me restait qu’à rédiger le texte, que je voulais simple, et plein d’espoir.
Et puis je suis partie à la marée en laissant tout en plan, comme c’est le cas quand on va à la marée. On a presque mis dehors les personnes qui étaient venues discuter avec nous de notre travail et de notre produit.
Quand je suis revenue, j’avais un sms. Je ne lis pas les infos dans la journée, je vais sur les réseaux sociaux de temps à autre puisque c’est sur mon téléphone, devenu outil de travail indispensable à ce jour.
Après ce sms, et le temps que je le croie, je n’avais plus ni l’envie, ni d’idées pour faire ce petit texte tout simple de nouvelle année.
Néanmoins, professionnellement, tout doit continuer à tourner. On ne s’arrête pas de vivre à cause de fanatiques.
Alors, voilà notre carte de voeux, sur un ciel de l’aube en janvier 2015.
Ailleurs j’ai un blog personnel.
Exceptionnellement, je te livre un bout de ce que j’y ai mis, ce matin.
Après, je n’en parle plus.
C’est extrait d’un article que j’ai intitulé « Religion ».
« J’écris, j’écris, j’écrirai, c’est un devoir même si c’est en vain ou seulement pour moi, j’écris pour dire ou ne pas dire, j’écris les silences, et j’ai le droit. J’ai le droit, c’est ma liberté. Je peux dire les noms, je pourrais faire du mal si je voulais, mais je ne veux pas, je ne veux qu’écrire ce en quoi je crois, les mots, les sentiments, les émotions, les ressentis. Je n’écris pas bien comme je voudrais, mais je m’en fiche des fois, car j’ai le droit. J’ai cette page à moi, rien qu’à moi, ma liberté, on prend ou on ne prend pas, mais c’est comme ça, c’est diffusé, c’est lu ou pas, je m’en fiche, je fais ce que je veux, je ne crains pas grand chose tant que je peux taper du bout des doigts, tant que je pourrais tenir un crayon, tant que je formerai des mots des phrases, le jour, la nuit, tant que je saurai lire, tant que je pourrai voir, je ne sais pas dessiner, c’est pas de bol, mais j’ai la chance d’écrire comme ça, paf, une touche, un point, une virgule, les doigts courrent, ils ne s’arrêtent pas, ils me mènent par le bout du nez, ils m’entraînent, les mots aussi parfois, ils ont leur vie propre et puis toi tu lis quoi, quand tu me lis? Tu ne lis pas ce que je dis, tu lis ce que tu veux voir, ce qui se rapproche de toi, ce qui te ressemble. il y’a des mots qui te parlent mieux, qui te parlent plus, ils te touchent, d’autres pas. Les mots, une fois posés, sont libérés de leur joug, ils filent où ils veulent, ils sont libres.
Si je savais dessiner je te ferais un gros nuage noir, un trait de crayon qui tourne en boucle qui ne s’arrête pas, il s’enrage, il forme un énorme point noir qui grossi dans le ciel de ma page blanche, il voudrait continuer sa route, faire des zigs, des zags, faire des courbes, des contre courbes, des pifs, des yeux ronds comme ceux de la vache, il voudrait, le trait de crayon, aller plus loin que la vie de sa mine, il se mine d’imaginer qu’un jour il a une fin, il ne savait pas, le pauvre, qu’il pouvait aussi être cassé, net, d’un coup tranché comme une viande rouge qui saigne sous le couteau, il ne savait que trop bien, qu’à vivre ainsi, libre de faire sa route, de dire, d’écrire, de dessiner, il courait le danger, mais il s’en fichait, car la liberté ça n’a pas de prix, c’est plus loin que l’horizon, c’est après l’horizon, c’est l’infini, c’est l’infini possible de la connerie humaine aussi.
Je vais te dessiner mon trait de crayon
Un électroencéphalogramme plat.
Je ne relis pas, ça sortira comme ça, c’est mon choix, ma liberté, l’orthographe mise au panier, la ponctuation en vrac, je relie, je religion, de raccroc. »
C’est magnifique. Tu as su mettre les mots, les virgules, les sentiments, les émotions…. Respect.
Je vous souhaite également une année 2015 pleine de petites douceurs, de joie, d’amitié, de belles rencontres humaines et beaucoup d’amour. Gros bisous à tous les deux.
Lydie