Non, pas de slow à Slow Food ni Slow FIsh, juste un retour très Slow de fatigue!
Énorme salon que le Salone del Gusto, et dixième anniversaire de Terra Madré qui est la rencontre entre ceux qui cultivent, ceux qui transforment, ceux qui commercialisent et ceux qui consomment pour une production locale, durable et traditionnelle. J’ai entendu le terme « glocal » de global et local.
Je te rappelle juste maintenant ce qu’est un produit sentinelle : un témoin de l’environnement, une éthique de travail et le respect d’un produit. C’est une image à laquelle nous tenons et dont nous sommes fiers : nous faisons des huîtres naturelles, et quand on nous pose la question, ah bon, il y en a qui ne le sont pas? nous rentrons dans le détail des huîtres d’écloseries et du danger potentiel qu’elles représentent…
Je ne retrouve pas sur le net la surface d’exposition du salon, mais elle se passe au Lingotto, le plus grand centre de congrès d’Europe, accessoirement l’ancienne usine Fiat (500m de long).
J’ai lu du 80000 m2 d’exposition, plus de 170 pays (sur place on m’a dit 175) et 200000 visiteurs sur 5 jours.
Ces chiffres ne veulent rien dire tant qu’on a pas vu ce que c’est.
Nous mettions 10 mn de l’entrée du salon à notre Stand en traversant les trois pavillons du mercato italiano où je n’ai pas pu rester baver, le couloir appelé street food et pizza piazza et enfin atteindre le pavillon Oval, l’international, patinoire olympique n’est ce pas.
J’ai eu le bonheur de rencontrer des membres de convivium Slow Food Gap, que je ne connaissais que de voix et de mails, peu de français parmi les exposants, mais les meilleurs près de nous avec le Noir de Bigorre, et du fromage de Savoie.
J’ai rencontré un pêcheur d’huîtres sauvages hollandais, un autre de plates irlandaises, que j’ai pu goûter fumées, j’ai goûté l’huître cassostrea virginica du Canada, et parlé anglais et encore anglais et très mal anglais, mais sans cet anglais scolaire donc très très lointain, je n’aurais absolument pas pu communiquer. C’est que dans deux ans, si on refait ce truc un peu fou, j’ai deux défis : apprendre l’italien, et me commander une nouvelle paire de jambes de rechange, parce que je ne savais plus où se trouvaient mes pieds à la fin du Salon…
Il y a eu des aventures aussi.
Les conférences sont des aventures.
La première, je croyais que c’était la deuxième, alors tout s’est fait pouf pouf, puisque je connaissais un peu le sujet heureusement! Avec Pierre Molo, le monsieur plancton et maître à penser « huîtres » de Jean Noël.
C’était sympathique avec un public convaincu, petite salle et des gens que je connaissais un peu, même pas presque pas peur.
La deuxième là, c’était beaucoup plus formel, dans la salla Rossa, au bout du pad 1, facile à repérer puisque sa couleur comme son nom, rouge.
Et grande.
Et mon nom sur la table à côté de grand pontes, scientifiques, universitaires, pêcheurs, membre de la commission européenne, universitaire.
Aquaculture, solution ou problème ?
J’ai eu un peu de frissons car les premiers intervenants n’allaient pas dans mon sens, à louer l’aquaculture. Moi pas.
Et puis un universitaire John Volpe a enfin mis un peu de bémol.
Idem pour le modérateur, Silvio Greco, biologiste marin (entre autres)
J’ai été brouillonne, pas dit ce que je voulais mais pas grave c’était ma première expérience dans ce domaine et je ferai mieux la prochaine fois.
Un anglais et un pêcheur de truite écossais et en kilt sont venus m’interroger à la fin, où j’ai du déployer des trésors d’imagination pour parler de naissains, de mortalités, de densité, en anglais of course.
J’ai appris tellement que je ne me souviens pas de tout.
Je me suis bien amusée à l’atelier du goût organisé entre les sentinelles slow food des huitres du monde entier, il fallait ouvrir des huîtres, en extraire la chair pour la poser dans un gobelet affichant pour moi la lettre C, tandis que les autres faisaient de même avec d’autres lettres, et que les amateurs présents faisaient une dégustation à l’aveugle.
L’huître sentinelle bretonne est arrivée exaequo avec deux autres dont je ne peux pas te dire le nom, en première place. Et toc. 🙂
Nous avons ouvert environ une tonne d’huîtres en assiettes de trois ou six, maintenant je sais dire trois et six en italien, mais je ne sais pas encore l’écrire, aïe, je sais aussi demander trois cafés américains et s’il vous plait en plus, je sais dire, Risotto, Farinata Pesto, et Mozzarella di Buffala, j’en pleure encore de n’avoir pas pu en rapporter, c’est à se taper sur les doigts de ne pas l’avoir fait, d’avoir préféré remballer les huitres restantes dans le camion, d’avoir rangé le stand, d’avoir ramené les plats en trop, d’avoir….
Les Slovènes et les Polonais ont fait de nombreux tours à notre stand parce que les huîtres vont bien avec leur vin, ou parce qu’on parlait bien anglais pour des français, va savoir.
Il manquait un truc quand même, sur toute la durée du salon il n’y avait pas de musique. Et pour qui ouvre des huîtres des heures durant, la musique c’est bon pour les mains, pour les jambes, pour l’allant du sourire.
Je ne sais pas si je dois te raconter l’aventure du retour des huîtres… non, je ne sais pas, je vais attendre de voir si elles se remettent de leur bain en mer du nord….
Si elles pouvaient parler, elles diraient Amsterdam!
En attendant, cap sur Marcq en Baroeul, où la quinzième fête des huîtres nous attend sous l’hippodrome, avec l’association Marcq Madagascar et la Bouée Bleue qui continue de tenir debout malgré tout.
Là, je sais qu’il y aura de la musique et des sourires, si.
Prego…
Beau travail, Jean-Noël et Tifenn!
un bon feuilleton ici:
http://www.slowfood.com/slowfish/pagine/eng/news/dettaglio_news.lasso?-idn=144
D’ailleurs, on écrit de l’institution des prud’homies de pêcheurs comme un modèle pour la gestion des ressources communs.
Nigel