La vie de l’huître 3 : l’adolescence

Dans les archives photo, je viens de retrouver des images faites en septembre, un jour de beau où la marée avait bien voulu descendre et découvrir les parcs. Et surtout les tubes.

Souvenez-vous, je voulais suivre l’évolution d’huîtres du stade de naissain sur les tubes jusqu’à leur taille adulte.

Épisode 1 : les tubes, quoiqu’est ce et comment. 

Épisode 2 : la pousse.

En septembre les huîtres que vous allez voir, avaient environ 20 mois. Elles ne sont pas encore commercialisables, leur coquille est fragile, la pousse encore fine, mais impressionnante. Image

Tu vois le tapis d’huîtres? Les tubes sont totalement dissimulés, recouverts par les grappes des ados en puissance. On a dépassé le stade des mortalités de naissain (en deçà de 18 mois), seules les plus résistantes ont survécu, se poussant du coude, c’est bientôt la crise du logement.

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Nous sommes en décembre, elles continuent de croître, il va bientôt être temps de les décoller des tubes, c’est au programme de janvier, parce que vois-tu, en période juste avant Nowel, c’est impossible de trouver du temps pour ça.

Et puis, autre chose à montrer : les huîtres qui poussent au sol. Ce pourquoi, même quand tu ne vois pas de tables (on parle d’ostréiculture en surélevé), il y a sur les parcs, des huîtres, et il ne faut pas marcher dessus.

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Là, tu vois bien la trace des dents de la herse que Jean-Noël a passé quand il y avait de l’eau, en jusant (la marée descendante permet de faire partir au courant la vase mise en suspension par la herse et son volet).

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Et là, tu vois un autre tapis d’huîtres, autrement que sur des tubes. Elles ont entre 18 et 24 mois. Ce sont des huîtres de pêcheurs à pieds que nous avons achetées quand qu’elles étaient toutes petites. Des « petites de roches », dit-on alors, car elles ont été cueillies sur les rochers. Quand on marche sur les parcs, on prend bien garde à éviter de marcher sur ces cailloux vivants. Éviter d’enfoncer l’huître dans la vase, pour qu’elle puisse continuer de bailler et filtrer de l’eau, sans s’épuiser à trier ce qu’elle mange. La vase qui pourrait rester dans sa coquille, peut se loger dans un endroit que l’huître n’arrive pas à nettoyer. La vase est une impureté, et l’huître doit s’en protéger. Un grain de sable est plein de facettes coupantes. L’huître produit alors une sécrétion de calcaire autour des impuretés, qui forme une poche. Parfois quand on ouvre une huître, on brise cette fragile barrière, et le noir de la vase se libère dans l’eau de l’huître. Il suffit de passer un coup de pouce pour l’en déloger, mais ça fait moins propre, vois-tu?

Ces huîtres de sol seront pour certaines commercialisables en fin de saison. Les huîtres des tubes, elles, vont être travaillées dès janvier, et seront à leur taille adulte aux fêtes de fin d’année 2014.

Tu les auras vues grandir, les mangeras-tu autrement?

Il est 8h15 ce matin, regarde le ciel…

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