Sous les palétuviers, des huîtres aussi

C'est juste ma photo préférée. Les couleurs tu vois.
C’est juste ma photo préférée. La couleur du sourire, tu vois.

(on peut cliquer sur les photos pour les agrandir)

Oui, je sais, un mois et demi plus tard et toujours rien sur le Sénégal…

Mais voilà, on ne s’absente pas trois semaines impunément, il y a eu un travail monstre depuis, si, et peu de temps libre, vrai.

Un rapport d’une trentaine de pages, écrit sur place au jour le jour, réécrit plus joli la semaine dernière, de quoi ne rien oublier de notre séjour à Toubacouta, et sa communauté rurale de sept villages où nous avons travaillé.

7 villages, ça tombe bien, autant que de jours dans la semaine, et c’est presque à ce rythme que nous avons organisé la mission qui nous incombait, enfin, à Jean-Noël : « (…)expertiser l’état de développement du projet d’élevage d’huîtres site par site (…) établira un diagnostic et délivrera ses conseils professionnels tant sur les techniques que sur les mises en oeuvre ».

Première semaine, visite sur les sites, deuxième semaine, réunions bilans de ces visites, troisième semaine, programme de proposition d’actions dans chaque village. Je schématise, mais en gros c’est ça. On a pas chômé.

Des huîtres naturelles de la mangrove captées sur les racines de palétuvier.
Des huîtres naturelles de la mangrove captées sur les racines de palétuvier.

Voilà à quoi ça ressemble, directement dans la mangrove, des Cassostrea Gazar. Beau non?

Huître pêchée dans la mangrove et détroquée sur place.
Huître pêchée dans la mangrove et détroquée sur place.
L'huître ouverte, révèle un goût sucré-salé délicieux
L’huître ouverte, révèle un goût sucré-salé délicieux

Un jour, nous avons vécu une aventure, genre « les naufragés ».

Il faut savoir que nous avons été vraiment très soignés par la famille d’Adama Senghor, le président sénégalais de l’association Vilaine et Saloum. Les Sénégalais en général, Adama et nos amis Moussa Mane et Ibou Diame, sont particulièrement accueillants et chaleureux. Tous sont membres de l’association.

Ce n’est pas avec eux, l’aventure. Avec eux c’était confort, avec leurs femmes aussi, qui nous ont choyés.

Il était prévu qu’on aille à une réunion sur le terrain à Sandicouli. Nous y sommes allés, mais en raison d’une commande d’huîtres en frais pour Dakar, les pêcheurs étaient partis faire « la marée » dans la mangrove.

On traverse le bolong, contre courant, de l'eau jusqu'aux aisselles
On traverse le bolong, contre courant, de l’eau jusqu’aux aisselles

On les a rejoint bien sûr.

C’est cet après-midi là que j’ai connu les limites d’Apple (45°C, ça fait fondre les pommes), et que nous avons appris mille choses sur cette cueillette.

Doudou me montre le paquet qu'il vient de cueillir
Doudou me montre le paquet qu’il vient de cueillir

Il faut imaginer l’entrelac des racines, les huîtres coupantes, la vase… le bonheur du pêcheur, qui au bout d’un dur labeur de deux heures, a pêché une bassine.

Ils rammassent les huîtres dans le T-shirt, avant de le vider dans la bassine
Ils ramassent les huîtres dans le T-shirt, avant de le vider dans la bassine

Dans le silence de la mangrove, parfois on entend un oiseau, ou le bruit de l’eau dans nos pas, les voix des hommes résonnent comme un contrepoint à la cueillette muette.

La bassine, même pleine, flotte. La retenir le temps de cueillir un paquet
La bassine, même pleine, flotte. La retenir le temps de cueillir un paquet

L’eau est chaude, le ciel écrasant, il est midi passé. Le boubou prévu pour la réunion flotte dans l’eau, je prends des photos, le temps sénégalais est précieux dans l’art de savoir le prendre.

Tu le vois, toi, le pêcheur?
Tu le vois, toi, le pêcheur?

Au bout de deux heures, les dix bassines des dix pêcheurs étaient pleines, c’était l’heure de rentrer.

Mais voilà qu’il en manque un. On attend, on appelle « uh, uh », il arrive au bout d’un certain temps.

La pirogue descend le bolong pour nous prendre, mais voilà.

La pirogue qui flotte presque. On l'aide un peu.
La pirogue qui flotte presque. On l’aide un peu.

Un banc de sable bien connu d’eux nous prend en traître et nous échoue. La marée est trop descendue,  elle n’a même pas encore fini son cycle. Nous attendons sa vraie fin, puis qu’elle remonte. Deux heures encore.

Nous sommes assis dans l’eau sous l’ombre des palétuviers, c’est le plein après-midi, on a terminé notre bouteille d’eau depuis longtemps.

Mais ce jour là, naufragés des bolongs, nous avons ressenti le Sénégal, le travail des pêcheurs, le temps des sénégalais, si particulier à nous les toubabs. Amoul solo!

Moussa Mane
Moussa Mane
Adama Senghor
Adama Senghor
Jean-Noël Yvon
Jean-Noël Yvon

Nous avons aussi rencontré des femmes extraordinaires. La majorité des ostréiculteurs sont trices au Sénégal.

Celles du village de Nema Bah, par exemple. Un tourbillon énergique de bonne humeur et de fierté du travail bien fait. Elles sont belles et courageuses (comme les sénégalaises en général d’ailleurs, belles, belles, belles, avis personnel qui n’engage que moi).

Les femmes de Nema Bah, belles.
Les femmes de Nema Bah, belles.
Belle et fière. Elle peut.
Belle et fière. Elle peut.

À Nema Bah, elles ont eu de bonnes idées, de l’initiative, et le résultat est là.

Beaucoup d'enfants à Nema , qui adorent se faire photographier
Beaucoup d’enfants à Nema , qui adorent se faire photographier

Nema Bah, le village avec le plus d’enfants.

Le thé au centre de transformation
Le thé au centre de transformation

Au Sénégal, la façon traditionnelle de manger l’huître, c’est cuite.

Elles les mettent dans un chaudron, font cuire à l’étouffée les paquets d’huîtres, puis les décoquillent et les font un peu sécher, avant de les mettre en sachet ou en bocaux stérilisés, tout dépend de l’étape finale de commercialisation.

Cuisson à l'étouffée
Cuisson à l’étouffée

Mais, la cueillette avait le fort inconvénient de dépeupler la mangrove de sa ressource, et même, la faisait reculer : le bois qui servait à cuire les huîtres était prélevé directement dans la mangrove.

Alors, depuis quelques années, un programme d’élevage a été mis en place par l’association.

Le pourquoi du comment de notre présence là-bas.

Jean-Noël a permis de comprendre certains processus de la vie de l’huître, sa façon de se nourrir, de grossir etc…

Quelques tables servent de support de captage
Quelques tables servent de support de captage
Ici, des huîtres en guirlandes avec un travail d'entretien à faire
Ici, des huîtres en guirlandes avec un travail d’entretien à faire

Nous avons l’envie d’y retourner, déguster à nouveau le thé sénégalais, discuter encore et encore de différence de culture avec nos amis, très ouverts, même à ce qui peut les choquer de nos habitudes d’européens toubabs.

Le futur ne manque pas d’avenir comme disait Philippe Meyer!

Oh, j’oubliais : le petit coin de paradis, Sipo!

Les enfants de Sipo jouent
Les enfants de Sipo jouent
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Une plage comme on en voit que dans les films

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